Le service de santé à Waterloo   



Le service de santé à Waterloo,1815

La campagne de Juin 1815

Le 18 juin fut un moment inoubliable. Après 23 ans de guerre en Europe, Napoléon fait face à la puissance combinée de l’Angleterre, la Hollande et la Prusse. En 22 heures, la bataille fut terminée.

La stratégie de Napoléon était de diviser les forces prussiennes et anglaises pour les battre séparéments. Napoléon compte rééditer ses exploits de la première campagne d’Italie. Par contre, la configuration géographique de la Belgique n’est pas la même. La Belgique possède un terrain plutôt plat. L’absence d’obstacles sérieux ne pourra empêcher bien longtemps les Prussiens et les Anglais de se porter secours.

Napoléon prend l’offensive. Le 1er corps Drouet d’Erlon est à Lille, le 2e corps Reille à Valenciennes, le 3e corps Vandamme à Mézières, le 4e corps Gérard à Metz et le 6e corps Lobau à Paris et quittera la capitale juste avant le départ de l’Empereur. Le 14 juin, l’Empereur arrive à Baumont. L’objectif est Charleroi et de prendre par surprise le corps de Zieten, franchir la Sambre, monter rapidement sur la route de Namur à Bruxelles et couper la communication entre Anglais et Prussiens. Le corps de Zieten fut repoussé de Marchiennes jusque Gosselies par Reille. Pajol et Rogniat les poursuivirent vers Fleurus ; Gérard parti de Philippeville est arrivé assez tard à Châtelet. L’Empereur disposait de 80000 hommes sur les communications Anglos-prussiennes. Napoléon devait également détruire rapidement les forces prussiennes.

 

L’armée anglo-néerlandaise : les britanniques étaient 30000 dont seulement 7000 étaient                                                     soldats de métiers. Le reste de l’armée de Wellington était composée de mercenaires allemands d’environ 14000 hommes, des Hanovriens composé de 24000 hommes. L’armée néerlandaise du Prince d’Orange était forte de 26000 hommes.

L’armée prussienne : Elle était forte de 50000 hommes

L’armée française : Napoléon disposait pour frapper la Belgique  qu’environ 90000 fantassins, 22000 cavaliers et 366 canons.

Cette campagne rassemblait 300000 hommes.

A la fin de cette campagne, 30% étaient mis hors de combat :

·         25% blessés (environ 65300 blessés)

·         5% tués (environ 24000 tués)

Sur le champ de bataille, près de 60000 hommes gisent sur le sol, tués ou blessés. Certains resteront sur le champ de bataille jusqu’au 21 juin, attendront des secours débordés ou les pilleurs de morts. Charognards des champs de bataille, ils achèvent blessés et mourants pour dérober uniformes ou le peu d’objets de valeurs que détiennent ces braves. Les anglais fusillent sur place ceux qu’ils surprennent. Certains soldats français blessés refusent les soins des ennemis.

Au milieu de ces ruines, les blessés rôdaient, les éclopés se traînaient et pour venir à leur secours, il y avait entre autres Seutin qui avant fin de matinée le 18 juin, avait déjà pratiqué 32 amputations alors que la bataille ne commence qu’à 11h 30.

« A Waterloo l’on vit Seutin, toujours calme et serein. Par son génie sauver la vie a mille enfants de la patrie. »

Le 19 juin au matin, un grand nombre d’habitants quittent Bruxelles pour se diriger vers le champ de bataille avec voitures, charrettes et véhicules en tout genre chargés de matelas et de couvertures. Durant les journées du 19 et 20 juin, des files de véhicules remplis de blessés se dirigèrent sans arrêt de Waterloo vers la capitale.

Quand les hôpitaux furent pleins, les églises, les théâtres et les écoles, les marchés couverts furent transformés en hôpitaux.

 

Catalogue des blessures des batailles :

Les blessures les plus rencontrées sont par balles, des fractures, coup de sabre, impact de biscayen, coup de boulet, blessures par baïonnette, blessures par la mitraille, éclat d’obus, blessures avec lance.

 

Le travail du chirurgien sur la bataille était décrit par le type de blessures rencontrées.

1.      Extraction de balles avec sonde ou tire balle.

2.      Suture ou cautérisation de plaie

3.      amputation

4.      réduction de fracture

5.      trépanation

Ce travail était réalisé en général sans anesthésie. Le laudanum étant rare était réservé aux officiers supérieurs et l’alcool souvent utilisé après l’opération étant un vasodilatateur était également limité. L’anesthésie au gaz existait mais n’était utilisé que pour les fêtes mondaines à faire rire.

Pour éviter des cris, le soldat serrait dans les dents un morceau de bois ou de cuir. Le soldat fière gardait en bouche son brûle gueule (sa pipe). Si elle tombait pendant l’intervention étant en terre cuite, la pipe cassait d’où l’expression se casser la pipe prend tout son sens.

Recensement des pertes de l’armée française :

Officiers /                                   tués : 532                            Blessés : 1881

Sous officiers et soldats/         tués : 9445                          Blessés : 30800

Officiers, sous-officiers et soldats prisonniers au soir de Waterloo est de 8000 hommes.

Soit une perte pour l’armée française de 50658 hommes.

L’organisation du service de santé Français :

Dominique Larrey :

Larrey avait son ambulance centrale au Caillou auprès de la ferme de la Belle-Alliance. Mais comme d’habitude il fut loin de s’y tenir pendant la durée du combat. A un moment donné, Wellington qui du haut du Mont Saint Jean suivait les péripéties du combat l’aperçut sous le feu même des canons anglais. «  Quel est dit-il cet audacieux ? » c’est Larrey lui répond-on. «  Allez dire de ne pas tirer de ce côté ; laissons ce brave le temps de ramasser ses blessés ». Et il souleva son chapeau ; «  qui saluez vous ? fit le Duc de Cambridge- je salue l’honneur et la loyauté qui passent ». Il désigna le chirurgien de la garde de son épée.

Larrey reçu de Napoléon, quand survint la déroute, l’ordre de passer en hâte la frontière pour éviter la capture. Après une lieue en direction du sud, il fut intercepté par des lanciers prussiens. Larrey fut désarçonné, blessé de deux coups de sabre à la tête et à l’épaule gauche et laissé pour mort. Il reprit ses sens et continua sa route. Mais à l’aube, il fut de nouveau capturé par des cavaliers prussiens et pris pour l’Empereur. On s’apprêtait à la fusiller, mais l’erreur fut découverte par le chirurgien-major prussien chargé de lui bander les yeux. 

Pierre François Percy :

Chez les Français, en mai 1815, Napoléon a désigné le baron Percy pour exercer les fonctions de chirurgiens en chef de la nouvelle Grande Armée. Il a soixante et un ans. Il est malade. Il a présenté les premiers signes de troubles cardiaques pendant la guerre d’Espagne en 1811. Depuis lors il n’a plus fait de service actif en campagne. Le baron Larrey a espéré remplir la charge confiée à Percy, mais Napoléon l’a replacé chirurgien de la garde impériale. Il est donc sous les ordres de Percy avec qui il ne sympathise pas.

Au matin du 18 juin, Percy se trouvait encore à Ligny où des milliers de blessés réclamaient les secours de son art. Ni Napoléon, ni le Maréchal Soult ne le firent venir à la ferme du Caillou. Percy demeura donc à Ligny et ne s’occupa pas du service de santé à Mont-Saint-Jean. Mais que Percy eût été présent ou absent n’a rien changé à la catastrophe. Larrey le reconnaît dans ses mémoires.

L’organisation de terrain chez les français :

Comme un blessé était un homme inutile, aucune armée à l’époque n’encourageait l’intervention du service de santé sur le champ de bataille. Leur nombre était dérisoire et leurs moyens toujours insuffisants.

   

Dans la grande armée et chez les alliés, l’organisation des soins présente de grandes similitudes. Les aides-chirurgiens et parfois quelques chirurgiens régimentaires accompagnaient leur bataillon sur le champ de bataille. Ils donnent les premiers soins sur place.

Dans l’armée française, seule la Garde Impériale disposait d’un service de santé bien organisé, commandé par Larrey.

Sur le champ de bataille, on n’autorisait que très peut de chirurgiens pour ramasser les blessés et réaliser les premiers soins. Les blessés doivent rejoindre l’ambulance par leurs propres moyens ou avec l’aide de camarades. Dans les armées françaises, prussiennes et néerlandaises, il existe à la suite de chaque corps d’armée un hôpital ambulant qui se subdivise en dépôt d’ambulance ou ambulance centrale, division d’ambulance, sections d’ambulance.

Le jour de la bataille, le dépôt d’ambulance est placé en arrière du centre de l’armée. Chaque division d’infanterie reçoit une ambulance divisionnaire. Chez les français, on trouve aussi des ambulances volantes, détachées à l’avant-garde. Les anglais n’ont pas d’ambulance divisionnaires, mais des hôpitaux régimentaires installées dans des fermes et maisons, un ou plusieurs kilomètres en arrière du front.

Point important, la direction et la logistique échappe totalement au chirurgien en chef. Elle relève des commissaires de guerre.

Malgré toutes ces insuffisances, des chirurgiens comme Larrey, Percy, Desgenettes, réussirent des miracles sur les champs de bataille de Waterloo.

Le service de santé est normalement dirigé par un médecin en chef, un chirurgien en chef et un pharmacien en chef qui siègent au quartier général pour rester en liaison avec l’Etat Major.

Les premiers soins sont donnés par le chirurgien régimentaire qui suit son régiment. Deux par bataillon et un par escadron. Ils possèdent une trousse personnelle et d’un caisson d’ambulance par régiment.

Trois types d’hôpitaux existent. Les hôpitaux ambulants pour assurer les premiers soins et qui peuvent éclater en se divisant vers des sections. Ensuite vient les hôpitaux temporaires en arrières des batailles pour accueillir les blessés évacués. Enfin les hôpitaux permanents fixent sur le territoire.

  • Larrey installe son ambulance dans les granges autour du Caillou.
  • Poste de secours à la ferme de la Belle Alliance où Larrey opéra pendant la bataille.
  • Gunning crée un hôpital de campagne dans la ferme de Mont-Saint-Jean.
  • Le service de santé de l’armée des Pays-Bas avait été placé à Braine-l’Alleud.

La place des ambulances dans un plan de bataille sont réparties sur la droite, le centre et la gauche de manière à pouvoir recevoir les hommes blessés que les officiers de santé attaché aux divisions enverront après avoir fait les premiers pansements.

Les évacuations doivent se faire lentement et avec grand soin.

Le matériel composant les trousses des chirurgiens et médecins était simple et rudimentaire : Couteau à dissection, scie d’amputation, sonde tire balle, rétracteur de Percy, bistouris, pinces, pansements.

Le matin du 19 juin, les médecins Jossart d’Ophain et Amandeau de Braine sont arrivés avec les sœurs des Marolles.

Les médecins vérifient leurs trousses, préparent avec les sœurs l’alcool, le Laudanum et la teinture d’opium pour les anesthésies. Les solutions d’acide ou de potasse contre la gangrène. Rappellent l’emploi des garrots et bandages, pendant que les autres entassent la charpie et assemblent des bottes de pailles comme tables d’opération.

    

La bataille de Waterloo :

La bataille de Waterloo rassemblait à elle seul 188680 hommes.

·         Environ 6% ont été tués ou environ 10813 hommes

·         Environ 19% ont été blessés ou environ 35295 hommes

Le total d’hommes mis hors combat était d’environ 25%, dont 14,71% chez les alliés et 40,57% chez les français.

L’activité médicale intense à duré six mois sur une partie importante du territoire belge actuel.

La Belgique fut appelée : « La sœur de charité de l’Europe guerrière »

Bruxelles et Louvain auraient mérité l’appellation de ville sanitaire.

Les moyens médicaux à partir du 19 juin 1815 :

1.      Service de santé de Wellington :

Sous les ordres de l’inspecteur général James Robert Grant comprenaient théoriquement :

Ø  224 chirurgiens et aides chirurgiens qui vont suivre leurs unités vers la France

Ø  93 chirurgiens et aides chirurgiens du corps hollandais belge qui suivent également leurs divisions vers la France.

Ø  Seuls reste en Belgique les services de santé attachés à la base britannique et des Pays Bas en territoire belge.

§  Britannique : 52 membres dont 16 chirurgiens, 3 médecins, 22 aides chirurgiens, 7 pharmaciens, 4 comptables. Répartis dans 5 hôpitaux de 500 à 1000 lits situés à Ostende, Bruges, Gant, Bruxelles et Anvers.

§  Service de santé de l’armée des Pays Bas : Gère à la base hospitalière sur les théâtres des opérations.

§  Le service de santé de l’armée Hollando Belge, dirigé par l’inspecteur général Brugmans (médecin hygiéniste) à organisé trois ligne d’hôpitaux :

·         La première ligne : Bruxelles et Louvain, Les hôpitaux civils de Charleroi, Nivelles, Termonde qui seraient réquisitionnés en cas d’Hostilité.

·         La 2e et 3e ligne en Hollande

§  Les Prussiens occupent et dirigent les hôpitaux militaires de Namur, Liège et Maastricht.

2.      Le service de l’armée de Blücher :

Le service de santé de Blücher est dirigé par le chirurgien général Voelzke.

Les prussiens seront soignés uniquement par le service de santé britannique et hollando belge ou recueillis dans des hôpitaux civils. En suit une pénurie très grave en personnel avant d’atteindre Liège ou Maastricht.

3.      Le service de santé de l’armée française :

Le service de santé français a été emporté et disloqué dans le torrent de la débâcle. Il n’existe plus rien et  n’intervient évidemment pas dans l’organisation des soins aux blessés hospitalisés en Belgique.

Une partie a accompagné la retraite vers Laon et Reins comme Pierre François Percy, chirurgien en chef de l’armée du nord. Les autres sont prisonniers à Bruxelles et à Louvain comme Dominique Larrey.

 

En conclusion, le 19 juin 1815, il existe une disproportion énorme entre les moyens des services de santé des vainqueurs et l’étendue des pertes dont les soins leurs reviennent.

 

Les lendemains de Waterloo et les soins dans les hôpitaux belges.

Le 17 juin, Grand fait réquisitionner les deux grands hôpitaux civils de Bruxelles, l’hôpital Saint Pierre et saint Jean, et 3 grandes casernes. Mais les besoins en moyens de transports ont été sous-estimés.

Dés le 19 juin, les convois britanniques et hollando-belge dirigent les blessés des Quatres Bras et de Waterloo vers Bruxelles. Les prussiens dirigent leurs blessés de Ligny, de Plancenoit et Wavre vers Louvain et Namur.

Tout est très vite saturé. La plupart des édifices publics et religieux sont transformés en hôpitaux temporaires et sont très vite encombrés.

A Bruxelles, de nombreuses maisons, ateliers et propriétés sont transformés en ambulances pour des milliers de blessés. Dans la ferme du Mont-Saint Jean devenue hôpital du champ de bataille, les membres amputés forment des monceaux qui s’adossent aux coins de la cour.

    

Quelques détails de l’organisation alliée :

1.      Les commandements sont déterminés

2.      Un renforcement du personnel chirurgical est opéré

3.      La réquisition des réserves de linge, pansements et médicaments est décidée.

4.      Le désengorgement rapide des hôpitaux de Bruxelles et Louvain est décidé.

5.      158 chirurgiens majors, aides chirurgiens et sous aides chirurgiens vont s’occuper des milliers de blessés recueillis dans les habitations réparties en 23 sections.

Des recommandations très détaillées sur les soins sont affichées pour que la population évite des épidémies.

 

Le rapatriement commence très rapidement pour les anglais et hollando-belges.

Les blessés français sont concentrés dans les hôpitaux de Bruxelles et Louvain. Certains, surtout des officiers, furent envoyés en Angleterre mais une minorité. Beaucoup suivent la ligne d’évacuation prussienne sans dépasser les hôpitaux de Liège et de Maastricht.

Le couvent Sainte Agathe de Liège est transformé en hôpital des français. Les derniers blessés français regagnent la France le 17 novembre 1815.

Les blessés prussiens étaient dispensés à Bruxelles, Anvers et surtout Louvain. Mais aussi à Namur et Gant.

L’hôpital militaire de Liège à eu une importance primordiale pour le rapatriement des blessés prussiens. Les derniers quittent Liège en Mars 1816.

Le 20 juin, il faut creuser des fosses et y enfuir les corps. Il fait très chaud et les odeurs pestilentielles se dégagent. On les recouvre de chaux vive et d’une butte de terre.

Mais la chaleur accablante amplifie cette puanteur et les risques d’épidémie. L’église accepte de brûler les morts. Ils brulent pendant huit jours. Les bûchers de Gaumont brûlèrent plus de 900 corps. En juillet, la canicule fait crevasser les sinistres monticules et laissent apparaître les cadavres en laissant passer une puanteur fétide. Le 10 août, il faut recommencer a brûler les cadavres.

Les dents de Waterloo :

Dans la première partie du 19e siècle, les patients avec beaucoup d’argent, mais très peu de dents étaient prêts à payer des sommes énormes pour une bonne série de prothèses dentaires. Les meilleurs ont été faites avec de vraies dents humaines à l’avant.

A la fin des combats, la nuit, les charognards du champ de bataille ont vaqué à leurs travaux invisibles. Ils ramassaient les armes et les objets de valeurs.

Puis vint l’acte final de la profanation. Avec l’adresse d’un chirurgien dentiste, ils arrachaient toutes les dents intactes de devant. Cela n’avait rien de nouveau, mais à cette échelle c’était différent. Le flot de dents sur le marché était tellement énorme que les prothèses faites de seconde main ont eu un nouveau nom ; les dents de Waterloo.

Les chasseurs de dents suivaient les armées

Bilan :

Les blessés britanniques : 9528 blessés dont 856 sont morts (9% de mortalité)

Les amputations :

§  Bell a fait 145 amputations primaires avec 40 décès (27,2% de mortalité)

                   225 secondaires avec 106 décès (47,1% de mortalité)

Les fractures multiples du fémur ont été le problème le plus grave. 2/3 des cas sont morts de septicémie et choc, et 1/6 survécurent avec un membre utile

§  Kluyskens a fait 300 amputations avec un résultat meilleur que chez les britanniques. 8 cas de tétanos ont été signalés chez ces blessés.

§  Larrey facilite la qualité de travail effectué par les chirurgiens militaires belges dans les hôpitaux de Bruxelles et de Louvain

Le médecin militaire Hassendorder conclut Waterloo en disant : 

« Les blessés français de cette terrible bataille furent heureusement recueillis et soignés admirablement par les belges, dans les hôpitaux de Bruxelles et Louvain ».

Les services de santé militaires ont eux un fonctionnement indéniablement insuffisant. Mais vont réussit à maintenir une parfaite coordination entre alliés. Son efficacité doit être honorée et citée.

 

Campagne de juin 1815

Armées confondues? 300000 hommes

En Fin de campagne 30% de l’armée est mise hors combat

25% blessés soit 65300 blessés

5% tués soit 24000 tués

A Waterloo 188680 hommes

 

                                                              6% tués soit 10813 hommes                                                                                        19% blessés soit 35295 hommes

 

 

25%

Comprennent 15% chez les alliés et 40% chez les français

         

 

Le service de santé face aux difficultés de batailles :

L’histoire des services de santé militaires se confond avec l’histoire des guerres. Elle s’inscrit aussi dans l’histoire scientifique de la médecine.

Des hommes comme Gunning, Hume, Guthrie, Hennen chez les britaniques, Voelzke, Peterson chez les prussiens, Larrey chez les français, Kluyskens chez les hollando-Belges ont livré le témoignage de leur science, de leur art et de leurs qualités morales.

 Le service de santé a fait face avec compétence aux difficultés rencontrées par l’acharnement des batailles, l’accroissement des effectifs engagés et l’emploi de l’artillerie.

Avec les progrès de l’artillerie et la multiplication des bouches à feu, les médecins avaient observés que les soldats effleurés par les boulets et qui n’avaient aucune lésion apparente, n’en présentaient pas moins à l’autopsie des fractures osseuses et des bouleversements viscéraux parfois considérables. L’expression vent du boulet avait été retenue pour définir ce syndrome qui devenait d’une guerre à l’autre plus fréquent. 

 

Waterloo 1815

La campagne de Belgique.

Le service de santé :

Le service de santé post révolution et empire, a belle et bien existé. On en voit des traces déjà lors de la guerre de Troie. Des hôpitaux militaires ont été créés en 1629. Les hommes constituants à cette époque étaient de deux origines : de grands personnages sans expérience ou les héritiers des barbiers qui étaient juste capable d’assurer les premiers soins.

C’est en 1708 que le corps de santé a été réellement créé avec des cadres pour assurer le service de santé aux armées.

Entre 1747 et 1780 les règles deviendront de plus en plus militaires aux médecins et chirurgiens employés aux armées.

C’est  en 1788 que les trois professions de l’art de guérir aux armées sont organisées.

Il aura fallu attendre 80 ans depuis sa création pour arriver à un corps de santé militaire organisé comprenant trois éléments : le service des hôpitaux, le service de l’armée, les ambulances du champ de bataille.

De simple barbiers avant la révolution, qui part leur métier possédaient des instruments coupants et ont profité des remous de l’époque révolutionnaire pour se payer le titre de chirurgien.

Sous le consulat, six inspecteurs généraux sont nommés : Coste, Percy, Desgenettes, Heurteloup, Larrey et Parmentier. Leur mission était de faire cours, d’examiner les élèves, de visiter les hôpitaux et de suivre les armées.

Percy forme des infirmiers pourvus de matériels et de brancards pliants. Larrey crée un modèle de voiture légère pour le transport des blessés.

Sous l’empire, L’Empereur estime beaucoup ces personnages mais fera peu pour le service de santé et reste secondaire dans l’administration.

Etaient affecté au service de santé, les réfractaires ou les inaptes au service militaire.

Sous l’Empire, on voit aussi s’ouvrir des facultés de médecine et de véritables médecins ou chirurgiens.

En 1805, on demeure stupéfait devant la négligence pour éviter la contagion. Les ravages causés par les contagions sont supérieurs à la mortalité par blessures. Les médicaments mal utilisés et pratiquement inexistants furent des plus rares.

Les instruments étaient très rudimentaires, composés d’outils de charpentier.

On mutile de façon désordonnée suivant les prescriptions de Larrey qui coupe les membres toutes les fois qu’il y a fracture grave. Larrey se voit attribuer le record de neuf seconde sans anesthésie et dans des conditions précaires. 

Les transports des blessés étaient difficiles par manque de chevaux qui étaient réservés à l’artillerie.

Les cantinières et musiciens parcouraient les champs de bataille pour donner les premiers soins.

Percy avait compris l’importance de la psychologie avec les blessés alors que Larrey était contre le fait de mentir à un blessé sur son état.

Larrey et Percy s’opposaient aussi sur le principe de l’amputation : Percy essayait de garder intact les membres en nettoyant du mieux possible, en cautérisant et par l’immobilisation. Alors que Larrey avait pour principe d’amputer systématiquement au ras de l’articulation.

Des hôpitaux de campagne étaient installés sur les arrières, souvent dans des églises ou dans des granges qui avaient survie d’écurie et couchés dans la paille.

Au début des campagnes de 1805, seule la garde possède un service d’ambulances extrêmement mobiles sur les champs de batailles.

L’Empereur avant la guerre contre la Prusse exige une ambulance par régiment tirant leçon de la bataille d’Austerlitz.

Les officiers de santé sont des médecins, Chirurgiens et pharmaciens. Les uniformes se différenciaient selon leurs spécialités et leurs classes. Le noir pour les médecins, le rouge pour le chirurgien et vert pour les pharmaciens. Ils étaient classés en trois classes allant de la première à la troisième. Les infirmiers étaient équipés d’une veste brun rouge à collet et parements de la couleur du service auquel il appartenait.

Le service de santé était dirigé par un médecin en chef, le chirurgien en chef et le pharmacien en chef siégeant au quartier général.

Les premiers soins sont assurés par les chirurgiens régimentaires.

Les Hôpitaux sont également organisés sur plusieurs échelons.

Les hôpitaux ambulants pour apporter les premiers secours aux blessés.

Les hôpitaux temporaires, où sont transportés les blessés.

Et enfin le dernier échelon par les hôpitaux permanents qui sont en fait des hôpitaux du territoire.

 

Les médicaments :

Eau camphrée

Laudanum

Liqueur d’Hoffmann

Le quinquina pour la fièvre

 Entre autre

 

Trousse de chirurgie :

Couteau, sonde tire balle, forceps tire balle, rétracteur de chair, crochet, sonde métallique, petite scie et grande scie, trépan, scalpels et bistouris, cautères, daviers pour les dents.

         

Les interventions :

Fracture du nez : avec un levier cylindrique en bois

Anesthésie : Laudanum, l’eau de vie, l’engourdissement par le froid.

Extraction d’une balle : sondage avec un doigt, et le tire balle

Blessure à la tête ou au cou : Trépan pour les pressions intracrâniennes, suture pour les plaies de la face.

Blessures de poitrine : doivent être refermées par suture dans les plus brefs délais.

Blessures d’abdomen : très dangereuses

Amputation : garrot ou compresseur, incision des chaires et les muscles, rétraction des chaires, coupe de l’os, suture des gros vaisseaux, création du moignon suturé ou cautérisé.

 

Les blessures : balle, fractures, coup de sabre, biscayen, coup de boulet, baïonnette mitraille, éclat d’obus, coup de lance.

 

Les maladies :

·         Le typhus : transmis par les déjections des poux de corps.

·         La fièvre jaune : maladie virale

·         Ophtalmie endémique : lumière ardente (Egypte)

·         Le scorbut : carence alimentaire en vitamine C

·         La variole : contamination par contact directe

·         La dysenterie : eaux souillées, diarrhée

·         La diphtérie ou croup : épidémie surtout les enfants

·         La peste : contamination par les ras et les poux.

·         Le paludisme : régions marécageuses

·         Les dermatoses : puce, aouta, la gale

·         La syphilis :

·         La fièvre des hôpitaux : mauvaise hygiène des hôpitaux

 

Chateau d'Hougoumont après la bataille de Waterloo

 


© 2018 R. Meylemans